San Damiano

J’ai grandi dans une famille indifférente aux choses de Dieu et étrangère à toute religion. Cependant mes parents m’ont fait baptiser dans l’église catholique. J’ai un frère et une sœur. Mes parents vivaient au Maroc et dès l’âge de 10 ans, j’ai fait toute ma scolarité en France, dans des pensionnats où je suivais le catéchisme sans grand intérêt, avec mes autres camarades de pension.

En 1965 mes parents sont rentrés en France, et moi je suis reparti à Meknès travailler dans un atelier de mécanique d’un oncle où j’ai connu ma femme. Nous nous sommes mariés en 74 et nous sommes revenus vivre près de Marseille. Une collègue de mon épouse nous a invités au pèlerinage de San Damiano à la Vierge (Italie).

Ainsi nous avons commencé à faire des pèlerinages à St-Damiano régulièrement avec mon épouse. On amenait avec nous des chapelets et des bonbonnes pour ramener l’eau bénite de St-Damiano. St-Damiano était un lieu de pèlerinage connu. C’était un grand champ avec quelques boutiques d’objets de piété, une statue de Padre Pio couverte de médailles et de chapelets. Il y avait, au centre, une statue de la Sainte Vierge, protégée par une grille en fer forgé, et un cerisier miraculeux qui avait fleuri, paraît-il, hors saison. À St-Damiano, on écoutait très religieusement des textes d’une voyante maintenant décédée, Mamma Rosa. Elle disait avoir reçu des messages de la Sainte Vierge. On y faisait des processions avec le chapelet en récitant la litanie des Saints. Lors des processions, il fallait marcher lentement pour ne pas marcher sur la robe invisible de la Sainte Vierge.

Je me souviens qu’un jour, après avoir fait plusieurs pèlerinages, j’étais près de la statue de Padre Pio, et il m’est arrivé quelque chose : je peux dire que j’ai reçu comme une onction, que je croyais venir de Dieu. Je sais maintenant que ça ne venait pas de Dieu, et qu’il existe aussi des esprits de mensonges qui imitent l’onction du Dieu de la Bible ! Dès cet événement, je brûlais du désir de partager ma nouvelle foi mystique reçue à St-Damiano, j’encourageais vivement mon entourage à prier la Sainte Vierge, les anges, Padre Pio, aidé des chapelets et de ma nouvelle religiosité. Je demande pardon à tous ceux qui m’ont connu excessif et intolérant à cette époque ! Dieu me l’a montré et je le vois clairement.

Je ne savais rien de la Bible, je ne lisais que des livres religieux et mystiques, notamment la vie des stigmatisés. En ce temps-là, j’étais très déséquilibré par ce mysticisme religieux et je regrette sincèrement d’avoir gâché la vie de ma famille et de tout mon entourage, par ce mauvais zèle : j’étais dans l’aveuglement et l’illumination mensongère.
C’est bien plus tard, que j’ai découvert par les Saintes Écritures que le Christ, dont parle l’église de Rome, est différent de celui de la Bible, et que ce n’est pas une église qui peut sauver, mais Jésus-Christ ! Le Christ
de la Bible, ne demande ni chapelet, ni statue, ni pèlerinage, ni autre intermédiaire que lui-même, crucifié et ressuscité pour nous. Je vous encourage à lire la Bible, et ce verset dans 1 Tim 2:5 :  » il y a un seul Dieu, et
aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous « . Et moi, ignorant et aveugle, je ne comprenais pas pourquoi mes proches et mes amis ne venaient pas à la Madone : je vivais pour elle et j’allais faire le rosaire. Sans le savoir, je cherchais Dieu sincèrement, mais dans la mauvaise direction : et puis Il m’a fait faire demi-tour !

Nous sommes partis vivre au Congo durant quatre ans, avec nos deux fils qui étaient nés. J’avais été recruté pour travailler sur un chantier local. Et puis dans les années 90 nous sommes rentrés en France, cependant je suis reparti très souvent travailler au Gabon et au Congo en Afrique Noire dans les pétroles. J’ai vécu ainsi plus de 20 ans d’aller et retour entre la France et l’Afrique Noire. Partout où j’allais, j’assistais le plus fidèlement à tous les offices catholiques notamment à Pointe-Noire où j’ai beaucoup de souvenirs. Et puis un jour à l’aéroport de Pointe-Noire un marchand de souvenirs m’a dit « toi, tu devrais lire la Bible ». Un autre jour, devant la cathédrale on m’a proposé d’étudier la Bible. Ainsi même là-bas, loin de France, d’autres chrétiens m’ont fait réfléchir, sur mes croyances et sur mon ignorance de cette Bible, qui est le vrai trésor de l’humanité. Peu à peu je remis en doute mes croyances mystiques et cette grande onction de St-Damiano : je voulais savoir ce que la Bible disait elle-même à ce sujet.

Un jour enfin, j’ai eu une Bible et j’ai découvert que l’enseignement de la Bible ne correspondait pas du tout à l’enseignement de Rome auquel je m’étais tant attaché. Je cherchais le vrai Dieu, et je ne l’ai pas trouvé dans
une cathédrale. Vous savez, Jésus et ses disciples étaient des hommes simples, habillés simplement avec une gandoura et des sandales… Ils aimaient Jésus-Christ et lui obéissait en toutes choses. Ils n’ajoutaient rien aux paroles de leur maître. Ils brillaient par leur pureté, mais aussi par leur fidélité de cœur et de doctrine. Ils étaient des modèles pour tous. En lisant ma Bible, je découvrais de nombreux avertissement, à ne pas « aller plus loin que ce qui est écrit », à ne pas s’éloigner de « la simplicité de l’Évangile », à ne pas devenir « la proie de la philosophie et des traditions des hommes ». Il me fallait donc revenir au fondement de la foi chrétienne : les Écritures !

Peu à peu, en quelques mois, toutes mes croyances de cette époque se sont écroulées. Je commençais à lire régulièrement et sérieusement la Bible, et je découvrais progressivement mes erreurs et mon ignorance. Un ami m’avait indiqué un passage du livre de Jérémie 33:3 :  » Invoque-moi, et je te répondrai ; Je t’annoncerai de grandes choses, des choses cachées, Que tu ne connais pas « . Ce fut comme si Dieu m’avait parlé Lui-même ! Je priai donc Dieu qu’il me révèle ces choses cachées que j’ignorais !

Et puis il y a un jour dont je me souviens particulièrement. J’étais au Congo pour mon travail, seul dans ma chambre. Dieu m’a poussé ce jour là, à Le chercher personnellement, à me remettre entre ses mains, à mettre ma vie en ordre avec Lui. Je me suis mis à genou, et j’ai dit de tout mon cœur : « Seigneur, je suis perdu, je t’en supplie pardonnes-moi. Guide-moi vers une église fondée sur ta Parole. Je ne veux plus de tous ces récits mystiques, si loin des Évangiles ! Quand je me suis relevé, c’est comme si Dieu m’avait enlevé un grand poids, comme un nettoyage intérieur. Jésus-Christ venait de me faire grâce, même si je ne comprenais pas bien l’importance de ce qui venait de m’arriver.

Au Congo j’avais déjà entendu parler de l’évangéliste Fernand Legrand et de ses prédications inspirées. Il prêchait l’Évangile avec puissance. Alors que nous étions installés à Biarritz, en me promenant, j’ai vu un jour une affiche annonçant la venue de Fernand Legrand à Biarritz à l’hôtel Louisiane. Je suis allé à sa conférence qui s’intitulait « la Bible, un livre pas comme les autres« . Sa conférence fut pour moi comme une révélation et un grand nettoyage dans mes pensées encore confuses. Sur son conseil, j’ai rejoint les chrétiens du Centre Biblique d’Anglet qui avait organisé cette conférence. C’est là que j’ai enfin reçu, non pas un enseignement religieux, mais un enseignement fondé sur les Écritures. En lisant la Bible, j’ai découvert qu’on doit la mettre en pratique, et se séparer de tout ce qui est étranger à Dieu ! J’avais dans mes tiroirs des médailles, chapelets, images pieuses, livres mystiques : j’ai tout jeté, je n’ai gardé que la Bible ! Quand on a trouvé Dieu, on réalise que tous ces objets ne sont pas pieux, ce sont des objets piégés : ils ne rapprochent pas, ils éloignent de Dieu, comme une idole.

Cette foi « biblique », qu’a-t-elle changé dans ma vie, finalement ? Celui qui lit la Bible régulièrement, avec foi, entre vraiment dans la présence de Dieu. Jésus-Christ n’est pas ma religion, Il est mon Sauveur, ressuscité, vivant en moi ! Et je sais qu’un jour, en quittant ce corps, je serai avec Lui. Il me donne chaque jour la force d’avancer malgré les épreuves. Et puis je suis entouré de chrétiens simples et sincères qui aiment Jésus-Christ, qui prient les uns pour les autres, et qui étudient la Bible. C’est rare et c’est précieux !

Et puis aussi dans la tentation : Je me souviens, j’allais souvent travailler en Afrique, et là-bas les tentations sont très fortes pour un homme seul. Mais en m’approchant chaque jours du Seigneur Jésus Lui-même, j’avais vraiment quelqu’un qui était auprès de moi, qui me protégeait et me gardait. Je n’avais jamais connu une telle proximité avec Dieu auparavant, et aucune église ne m’avait jamais donné cela ! Seul Jésus-Christ en personne, m’a gardé contre le péché qui était à ma porte. Je n’avais plus besoin des rites et des traditions : Jésus-Christ est ma vie et je prie que mon témoignage vous pousse à le chercher : Il entend, Il répond, Il sauve !

De San Damiano à ma rencontre avec Jésus-Christ